Andoy est situé sur la commune d'Andoy-Wierde, à l'est de Namur, le long de la route de Marche qu'il a pour mission d'interdire à tout ennemi qui viendrait de l'est. Il protège également la vallée de la Meuse, en aval et en amont de Namur, et la ligne de chemin de fer Namur-Ciney-Marche. La distance de Namur à Andoy est de 6 km, son altitude est de 220 m. Situé dans un paysage vallonné qu'il domine, il est quand même surplombé par le Mont Ste Marie, et à proximité se trouvent des bois. Le bétonnage et les cuirassements du fort sont prévus pour résister à des obus de calibre 21 et 22 cm, plus gros calibres transportables en 1888. Le système de fort est simple, il allie efficacité, économie et force, c'est une batterie bétonnée qui comporte des coupoles à bouches à feu de divers calibres, encerclée d'un fossé. La forme d'Andoy est triangulaire. Autour de la batterie bétonnée, se trouve le "Massif central" qui regorge d'emplacements de tir pour l'infanterie chargée de la défense rapprochée. L'observation se fait depuis la coupole éclipsable du projecteur, et depuis les clochers et autres points élevés de la région. Pas très loin d'Andoy se trouvent, au nord, le fort de Maizeret, au sud, le fort de Dave. Ce sont deux petits forts qui vont croiser le feu de leurs coupoles d'artillerie avec Andoy, et ainsi tenir l'ennemi à l'écart de la ville de Namur et de ses ponts, et lui barrer la route soit vers l'Allemagne, soit vers la France. Ces deux autres forts sont situés à la distance idéale pour la portée des pièces de l'époque et permettent d'appliquer un des principes du Général Brialmont: si l'ennemi attaque un fort, il aura la réplique de trois forts.

Le fort aujourd'hui

Après la libération du village par les Américains, le fort fut surveillé jusqu'en 1946, ensuite ferraillé et abandonné de tous. Dans les années '60, le fort fut vendu et est toujours propriété privée d'un Vicomte qui s'en sert pour la chasse.

Armement 1891 sur le fort d'Andoy

• Sur le massif central bétonné :

  • 2 coupoles obusier 21 cm Krupp-Grüson Werke

  • 1 coupole canon 2 x 15 cm Creusot-Van de Kerkhove

  • 2 coupoles canon 2 x 12 cm

  • 1 coupole éclipsable pour projecteur cuirassé, Ateliers de la Meuse.

• Aux saillants du massif :

  • 4 coupoles éclipsables à canon à tir rapide 5,7 cm Nordenfeld.

• Défense des fossés :

  • 1 coffre double de contrescarpe à deux étages de feu, à 2 x 2 canons 5,7 cm sur affût-chandelier

  • 2 coffres de contrescarpe à 2 canons 5,7 cm à tir rapide sur affût-chandelier qui croisent leurs feux

• Défense de l'entrée :

  • 1 coffre d'alerte qui tire dans la rampe d'accès, 1 canon 5,7 cm à tir rapide sur affût-chandelier

  • 1 pont roulant escamotable couvrant un aha.

• Défense du corps de garde de la poterne par un pont éclipsable qui découvre un aha (fosse), une grille pour pouvoir tirer au travers, et un feu d'infanterie par des créneaux fusil à revers, et feu latéral dans le tambour d'entrée.

• Défense rapprochée du fort : depuis le massif, l'infanterie a un parapet de terre avec des banquettes de tir pour fusiliers, et normalement deux canons de remise, qui sont des canons 5,7 cm à tir rapide sur affût de campagne à roues.

Portées maximales de l'artillerie

 

• Canon Nordenfeld 5,7 cm : 3.375 m

• Canon de 12 cm : 5.000 à 8.000 m

• Canon de 15 cm : 2.200 à 8.300 m

• Obusier de 21 cm : 6.900 m

La protection réciproque de trois forts était donc réalisable.

Equipement électro-mécanique

• 1 chaudière à vapeur de Naeyer type locomotive de + 20 cv

• 1 machine à vapeur monocylindrique double effet avec volant d'entraînement

• 1 dynamo Schuckaert 76 v 140 A continu de + 11 kw

• 1 accumulateur hydraulique pour le mouvement de la coupole éclipsable du projecteur cuirassé.

Ventilation

Naturelle via les fenêtres des locaux d'escarpe, le débouché d'infanterie, et le trou d'aération entre le massif central bétonné et le fossé de tête. Ventilation à main dans les coupoles de 12, 15 et 21 cm.

Circuit d'eau

 

• 1 puits d'environ 30 m de profondeur muni d'une pompe amène l'eau dans les grandes citernes hautes, d'où l'eau est répartie par simple gravité.

• Les eaux de ruissellement du massif sont récoltées par des noues et ramenées vers les citernes hautes. Un trop-plein permet de drainer l'eau excédentaire vers les galeries d'assèchement, où elle est acheminée par canalisation vers la fosse à gadoue.

Chauffage

Poêles au charbon dans les chambres troupe de l'escarpe.